Chers frères et sœurs, aujourd’hui nous célébrons la solennité de l’Epiphanie qui est la fête de la manifestation de Dieu aux hommes. L’Epiphanie est la fête de tous ceux qui cherchent Dieu. Cette fête nous fait comprendre que Noël est pour tous les hommes sans distinction. Le Dieu qui est venu discrètement dans la nuit de Noël, se manifeste aujourd’hui à tous les peuples. Notre Dieu est pour tous, excepté ceux qui lui ferment leur cœur. L’Evangile d’aujourd’hui nous le montre à travers les trois personnages actifs, a savoir : les chefs religieux, le roi Hérode et les mages. Chacune de ces figures constitue un message fort pour nous en cette fête. Je commence par les chefs religieux. C’est à eux que le roi Hérode fait appel pour se renseigner sur la venue du Messie.
Nous voyons qu’ils savaient selon les Ecritures que le Messie attendu par tout Israël devrait naître à Bethléem. Mais, ils été surpris de sa venue, contrairement aux Mages qui l’ont su alors qu’ils n’avaient rien apprit sur l’avènement du Messie dans les Ecritures. Et malgré le passage des mages, les chefs religieux ne feront rien pour chercher le Messie qu’ils attendaient et aller à sa rencontre comme les Mages. Ils vont désormais rester avec l’Ecriture sans le Verbe incarné, parce qu’ils n’ont pas compris que les Mages étaient leur étoile pour retrouver le Messie. Chers frères et sœurs, quand on croit tout savoir sur Dieu, nous ne verrons plus l’étoile qui nous conduit à lui. Dans la foi, nous sommes des étoiles les uns pour les autres. Car, c’est l’amour du prochain qui conduit à l’amour de Dieu.
La 2e figure de notre méditation est le roi Hérode. Il fut bouleversé par la question des Mages : où est le roi des juifs qui vient de naître ? Hérode voit déjà ses jours comptés. Il va se lever pendant qu’il est encore temps pour massacrer tous les enfants de moins de 2 ans, espérant ainsi mettre fin à la royauté de Jésus. Mais le chemin d’Hérode est un chemin qui ne conduit jamais à Jésus, mais plutôt à la mort, aux ténèbres, à la défaite. Le chemin d’Hérode, c’est la jalousie, la haine, la méchanceté, le manque de confiance en Dieu, le doute, le découragement, le désespoir.
Aujourd’hui encore, nous constatons qu’Hérode n’est toujours pas mort. Parce que beaucoup d’enfants sont tué dès le sein maternel par des adultes qui, comme Hérode, sente leur quiétude et leur bien-être menacés par la présence de l’enfant indésiré. Des centaines d’embryons sont congelés en attendant que les adultes prennent une décision sur leur sort. Hérode vivra tant que les innocents continueront d’être massacrés. Il vivra tant que le monde croira qu’il peut se débarrasser de Dieu et vivre sans Dieu. Hérode vivra tant qu’on ne laissera pas les enfants venir au Christ. Notre chemin deviendra celui d’Hérode chaque fois que nous emploierons tous les moyens pour sauvegarder notre autorité, notre pouvoir et notre avoir. Notre chemin sera celui d’Hérode lorsque nous tentons d’étouffer la voix de notre conscience qui nous suggère de faire le bien.
La troisième figure de notre méditation est celle des Mages. La venue des Mages marque l’universalité de l’Eglise dont la mission est de rester unie au Christ qui vient sauver le monde. Les mages ont suivi l’étoile, ils ont accepté de quitter leur pays et leur parenté comme Abraham et ont vue le Messie. Souvent nous cherchons Jésus par plusieurs chemins, nous entendons parler de lui de multiples façons, mais Jésus se laisse trouver par un seul chemin, celui des mages : ce chemin c’est l’oubli de soi (les mages quittent leur pays pour une destination inconnue, ils s’abonnent entre les mains d’une étoile). Leur chemin c’est l’humilité et l’adoration (nous avons vu son étoile nous sommes venus l’adorer et tombant à ses pieds, ils se prosternèrent devant lui), c’est aussi le partage (ils ouvrirent leurs coffrets, et lui offrirent leurs présents), le chemin des mages demande le changement de chemin après la rencontre du Seigneur, l’abandon de la vie passée et l’offrande de la vie présente (avertis en songe de ne pas retourner chez Hérode, ils regagnèrent leur pays par un autre chemin). Heureux les cœurs purs, car ils verront Dieu.
Le chemin des mages, c’est le chemin des cœurs purs. Jésus se laisse trouver par ceux qui ont le cœur pur, le cœur entièrement ouvert à Dieu, qui n’entretient pas de rancune, qui ne se venge pas, qui pardonne, qui ne s’endurcie pas comme la pierre mais qui se laisse fléchir comme la chair. Comme les mages, le cœur pur reconnait les valeurs du Christ : il est le Roi des rois (d’où l’offrande de l’or), il est vrai Dieu (d’où l’offrande de l’encens) et il est vrai homme (d’où l’offrande de la myrrhe qui annonce sa mort pour nous depuis le jour de sa naissance). L’Evangile se termine par le changement du chemin des mages. Cela est un signale fort pour nous, qui sommes venus rencontrer le Seigneur comme les mages.
Nous sommes invités à comprendre qu’on ne peut pas rencontrer le Christ et continuer à reprendre les chemins du mal. On ne peut pas venir adorer le Christ à la messe et repartir continuer à vivre comme si rien n’a changé dans notre vie. On ne peut pas venir communier au corps du Christ et continuer d’être égoïste, méchant et rancunier comme Hérode. On ne peut pas venir célébrer l’amour et repartir continuer à semer la haine, la violence et la méfiance dans nos familles, nos communautés, notre lieu de travail et dans nos milieux de vie. Toute rencontre avec le Seigneur doit nous conduire vers une route nouvelle.
La rencontre de Dieu change toujours quelque chose en nous. On ne voit plus la vie de la même manière. Après chaque messe, plus rien ne devrait être en nous comme avant. Après avoir rencontré Jésus nous devons éviter les chemins du mal qui nous ramènent chez Hérode qui veut tuer Jésus en nous. Désormais, restons vigilant pour ne pas retomber dans les mêmes situations de péché, de malheur et de misères que nous laissons en venant à la messe. Puisse l’Eucharistie de ce jour nous aider à devenir des étoiles les uns pour les autres. Qu’elle nous donne la force de chercher Jésus comme les mages et de le trouver. Qu’elle nous aide à changer de chemin pour éviter Hérode afin de garder le Christ.