Le coronavirus, c’est le confinement, l’arrêt de nombreuses activités non essentielles, mais malheureusement aussi dans certaines banlieues, la fermeture d’associations d’aide aux plus démunis.
C’est pourquoi, une personne que j’avais accueillie au Secours Catholique et avec laquelle j’ai gardé un lien fraternel, m’a appelée récemment. Elle ne savait que faire face aux portes closes des locaux d’aide alimentaire, où elle a l’habitude de se rendre dès lors qu’elle n’a plus les moyens de s’acheter à manger.
Me voilà devenue pauvre à mon tour, pauvre d’amour de mon prochain, pauvre de ne pas avoir pris de ses nouvelles avant, pauvre de ma crainte de sortir de mon cocon familial, des limitations de déplacements pendant la pandémie.
Et moi qui ne suis pas dans la détresse, j’ai pourtant reçu pour Pâques un présent, d’amis qui n’ont pas hésité à sortir malgré les contraintes et les risques. Leur second cadeau, c’est de m’avoir montré qu’il n’y a pas de limite dans la fraternité.
Un peu honteuse, je me décide enfin à faire quelques courses supplémentaires et à sortir de mon confinement pour les apporter à cette personne réellement dans le besoin, tout en veillant à respecter les gestes barrière.
Quelle frustration que de devoir parler à sa fenêtre, sans la moindre intimité, de lui passer les provisions et un peu d’argent par le balcon. En plus, elle en veut au monde entier, de cette situation, de sa fierté blessée, de ne pas pouvoir donner en retour. Je n’arrive pas à calmer son agressivité et la quitte peut-être trop hâtivement, avec le sentiment de ne pas avoir pu l’apaiser.
Je rentre chez moi, interrogative sur l’utilité de mon geste, et aussi sur ce qu’il m’a apporté. Mais ce que l’on fait, on ne le fait pas pour soi, pas pour recevoir une quelconque gratitude de l’autre, seulement parce que l’on sait que l’autre en a besoin. Je comprends que je n’ai fait que ce que je devais faire.
Puis, quelque temps après, je reçois de la personne que j’ai soutenue un message de remerciement et d’excuse pour la dureté de ses paroles. Quelque part une réponse supplémentaire à mon questionnement.
Et maintenant à mon tour, je remercie dans mes prières cette personne, mes amis et notre Dieu, de m’avoir ouvert les yeux sur ma pauvreté et de m’avoir fait grandir à nouveau un peu. »
C’est pourquoi, une personne que j’avais accueillie au Secours Catholique et avec laquelle j’ai gardé un lien fraternel, m’a appelée récemment. Elle ne savait que faire face aux portes closes des locaux d’aide alimentaire, où elle a l’habitude de se rendre dès lors qu’elle n’a plus les moyens de s’acheter à manger.
Me voilà devenue pauvre à mon tour, pauvre d’amour de mon prochain, pauvre de ne pas avoir pris de ses nouvelles avant, pauvre de ma crainte de sortir de mon cocon familial, des limitations de déplacements pendant la pandémie.
Et moi qui ne suis pas dans la détresse, j’ai pourtant reçu pour Pâques un présent, d’amis qui n’ont pas hésité à sortir malgré les contraintes et les risques. Leur second cadeau, c’est de m’avoir montré qu’il n’y a pas de limite dans la fraternité.
Un peu honteuse, je me décide enfin à faire quelques courses supplémentaires et à sortir de mon confinement pour les apporter à cette personne réellement dans le besoin, tout en veillant à respecter les gestes barrière.
Quelle frustration que de devoir parler à sa fenêtre, sans la moindre intimité, de lui passer les provisions et un peu d’argent par le balcon. En plus, elle en veut au monde entier, de cette situation, de sa fierté blessée, de ne pas pouvoir donner en retour. Je n’arrive pas à calmer son agressivité et la quitte peut-être trop hâtivement, avec le sentiment de ne pas avoir pu l’apaiser.
Je rentre chez moi, interrogative sur l’utilité de mon geste, et aussi sur ce qu’il m’a apporté. Mais ce que l’on fait, on ne le fait pas pour soi, pas pour recevoir une quelconque gratitude de l’autre, seulement parce que l’on sait que l’autre en a besoin. Je comprends que je n’ai fait que ce que je devais faire.
Puis, quelque temps après, je reçois de la personne que j’ai soutenue un message de remerciement et d’excuse pour la dureté de ses paroles. Quelque part une réponse supplémentaire à mon questionnement.
Et maintenant à mon tour, je remercie dans mes prières cette personne, mes amis et notre Dieu, de m’avoir ouvert les yeux sur ma pauvreté et de m’avoir fait grandir à nouveau un peu. »
Magali Cruzalèbes