Editorial du trait d’union du 19 novembre

Ne nous laisse pas entrer en tentation
A compter du 3 décembre une nouvelle traduction du Notre Père entrera en vigueur dans toutes nos célébrations liturgiques.
Depuis un certain temps le père François Remaury a essayé de devancer cette réforme dans nos paroisses… Désormais c’est officiel, il ne faudra plus dire « Ne nous soumets pas à la tentation » mais « Ne nous laisse pas entrer en tentation ». Pourquoi ce changement?
Explication du père Jacques Rideau, directeur au séminaire de Rome:
« Il faut d’abord dire que ce verset est très complexe à traduire. Les exégètes estiment que derrière l’expression en grec du texte de Mt 6, 13 et Lc 11, 4 se trouve une manière sémitique de dire les choses. Aussi, la formule en usage depuis 1966, « ne nous soumets pas à la tentation », sans être excellente, n’est pas fautive d’un point de vue exégétique. Mais il se trouve qu’elle est mal comprise des fidèles à qui il n’est pas demandé de connaitre les arrière-fonds sémitiques pour prier en vérité la prière du Seigneur. Beaucoup comprennent que Dieu pourrait nous soumettre à la tentation, nous éprouver en nous sollicitant au mal. Le sens de la foi leur indique que ce ne peut pas être le sens de cette sixième demande. Ainsi dans la lettre de Saint Jacques il est dit clairement : « Dans l’épreuve de la tentation, que personne ne dise : ‘Ma tentation vient de Dieu’, Dieu, en effet, ne peut être tenté de faire le mal, et lui-même ne tente personne » (Jc 1, 13).  D’où la demande réitérée d’une traduction qui tout en respectant le sens du texte original n’induise pas une fausse compréhension chez les fidèles. »